Pascal Amblard est un artiste décorateur installé à Domancy au pied du Mont Blanc. Il ne pose pas son chevalet pour peindre les paysages alpins, mais applique son talent sur les murs des hôtels (ainsi) distingués et des résidences de particuliers désireux d’évasions intérieures, parfois antiques, parfois contemporaines. Ou comment conjuguer passé et présent, travail et passion, art et artisanat.
Archi-Cultures : Quel est votre parcours professionnel et artistique ? Quand avez-vous débuté votre activité ?
Pascal Amblard : « J’ai commencé mon parcours artistique comme autodidacte, en concevant des jouets en bois que je décorais et vendais à des particuliers. Des personnes qui appréciaient mon travail m’ont ensuite passé commande pour des décors muraux dès 1987. Afin de m’améliorer et d’avoir une meilleure légitimité, j’ai décidé d’aller suivre une formation de faux bois et faux marbre à Paris, dont je suis sorti major en 1990. Je me suis ensuite spécialisé dans le décor et les fresques de murs et de plafonds. En 1992, j’ai accepté la proposition de devenir professeur dans l’école où j’avais été élève, alternant des périodes d’enseignement et de travail pour mon activité professionnelle. Dix ans plus tard, je me suis concentré sur cette dernière en exposant notamment au salon Maison & Objet, tout en continuant d’enseigner parfois en Europe et aux États-Unis. Enfin, depuis dix ans environ, j’ai ajouté la peinture artistique à mon activité de décors, ce qui me conduit à exposer mes tableaux de paysage de montagne dans une galerie de Chamonix.
Archi-Cultures : Quelles solutions de décoration murale proposez-vous ? Quels sont les plus demandées, notamment quels types de décor ?
Pascal Amblard : Je réalise de nombreux paysages variés (maritimes, forestiers, parcs), des ornementations antiques, françaises et en arabesques pour les plafonds et les murs, qui sont souvent associés dans l’imaginaire collectif aux belles demeures aristocratiques ou bourgeoises. Certains décors sont en bichromie, d’autres, floraux notamment, combinent de nombreuses couleurs, dans des styles allant du classique au contemporain. Je crée aussi des décors de papier peint pour l’éditeur Pierre Frey ou pour un fabricant américain.
Archi-Cultures : Dans quels lieux de résidences intervenez-vous ?
Pascal Amblard : J’interviens dans des maisons particulières et des résidences privées pour 80% de mon activité, le reste étant composé de travaux de décoration dans des hôtels souhaitant donner un cachet particulier à leurs lobbies, salles de restaurant et chambres. Je travaille particulièrement depuis 25 ans avec un client qui possède plusieurs hôtels à Paris et me recommande pour d’autres établissements. De fait, qu’il s’agisse de résidences de particulier ou d’hôtellerie, mon activité se développe naturellement par bouche-à-oreille entretenu par la fidélité de ma clientèle.
Archi-Cultures : Quelle est la durée moyenne de vos interventions ?
Pascal Amblard : Elles durent de 3 à 4 semaines. En réalité, le plus souvent les travaux sont effectués dans mon atelier, avec la réalisation sur toiles que je pose ensuite sur les murs des lieux auxquels elles sont destinées. Il m’arrive bien sûr de peindre directement sur les murs, comme je viens de le faire au Danemark, mais cela reste relativement rare.
Archi-Cultures : Outre le Danemark, avez-vous déjà posé vos œuvres dans d’autres pays étrangers ?
Pascal Amblard : En effet, il m’est arrivé de travailler dans de nombreux pays sur les cinq continents, en Australie, Chine ou Japon ainsi qu’au Moyen-Orient.
Archi-Cultures : Enfin, quels sont vos prochains projets ?
Pascal Amblard : Je réalise actuellement un plafond pour une demeure de particulier à Miami en Floride, ainsi que les ornements du salon Marie-Antoinette au château de Fontainebleau pour une entreprise étrangère de design. D’autres projets sont en cours ou déjà programmés. »
Propos recueillis par Jérôme Alberola
Visuels :
En haut à droite : salon aux pins, décor panoramique sur papier peint ancien, château de la Gallée, Millery (Rhône)
En haut : décor de fragments de dessin de Leonard de Vinci, Maison de Tingry. Fontainebleau (Seine-et-Marne)
Ci-dessus : décor Joséphine Baker, hôtel La Tour Maubourg, Paris
Partager cet article
