Le mobilier et l’agencement sont des critères fondamentaux dans la perception des résidents d’hôtels, pouvant optimiser ou dégrader considérablement les images de marque des établissements. En témoigne l’expérience dans un hôtel parisien, relatée par Driss Ghali, spécialiste des relations internationales, dans un ouvrage déclarant son amour de la France, de son histoire et de ses traditions - d’hospitalité notamment – dont il redoute le péril.
« Client broyé, c'est ce que je suis dans cet Ibis de la porte de Clichy. Client suspect surtout, car mon séjour ici a quelque chose de l'expérience carcérale.
La chambre est minuscule, tout entière occupée par un lit “si grand” qu'il déborde vers le mur où est accroché un écran plat. Il est impossible de passer devant le lit sans donner un coup d'épaule à la télévision. La salle de bains est curieuse. La douche est dépourvue de porte, apparentant ainsi l'hygiène corporelle à une sorte d'opération d'arrosage. Le lavabo, lui, semble suspendu par des fils invisibles. Il repose sur du vide, Ibis ayant jugé inutile de lui adjoindre une ou deux étagères. Le client-prisonnier n'a qu'à se débrouiller pour ranger son shampoing et son déodorant sur un bout de bois qui surplombe les W-C.
Cruel alignement par le bas de l'hôtellerie française qui rappelle la maltraitance version RATP et SNCF.
(...) Le hold-up est habillé à la hâte de mots qui sonnent très côte Ouest. Ça vient des États-Unis, alors c'est forcément bon ! En effet, l'hôtel propose un web corner, une salle de meeting ainsi que des tarifs avantageux pour les clients Silver. Il affiche aussi le label AllSafe, me voilà rassuré même si j'ignore de quoi il s'agit. »
Extraits de Français, ouvrez les yeux ! de Driss Ghali, éditions de L’Artilleur, 2022
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