Fondé en 1923, l’atelier parisien Jean Perzel perpétue un savoir-faire rare pour que la simplicité et l’épuration de ses créations de luminaires, originellement inspirées par l’Art Déco, soient synonymes de modernité. Illuminant les intérieurs de célébrités internationales, on peut aussi les découvrir dans son showroom parisien.
Jean Perzel est né à Bruck, en Bavière (Allemagne), le 2 mai 1892. Il a pprend tout jeune le métier de peintre verrier à Munich et, à 16 ans, major de sa promotion, il entreprend un tour d’Europe à pied : Autriche, Tchécoslovaquie, Suisse, Haute Italie, puis France. En cours de route, il se fait embaucher dans des ateliers pour gagner sa vie et connaître les différentes techniques. Il arrive en 1910 à Paris, entre chez un maître verrier qui l’envoie au bout d’une année exécuter des travaux importants à Alger. Rentre à Paris en 1914 : c’est la guerre ; il s’engage dans la Légion étrangère, est démobilisé en 1919 et naturalisé français. Il travaille encore comme peintre verrier, en particulier chez Gruber.
De 1920 à 1939, l’Art Déco a révolutionné l’architecture et le design du 20e siècle et a vu naître l’entreprise Jean Perzel qui va marquer de son empreinte le monde de l’éclairage et de la décoration, par la création de luminaires et de meubles en verre et bronze, qui orneront les endroits les plus prestigieux.
En 1923, à 31 ans, Jean Perzel se spécialise dans l’étude de l’éclairage des intérieurs modernes et fonde sa société. Il installe son showroom et son atelier de fabrication, rue de la cité universitaire dans le 14e arrondissement. A partir de 1925, Jean Perzel, obsédé par l’idée d’amplifier la lumière, fabrique toutes ses pièces en verre. Il dessinera lui-même toutes ses créations, dans une perpétuelle recherche d’élégance et de pureté des formes. Celles-ci mettront en valeur l’architecture des lieux auxquels elles sont destinées.
Jean Perzel participe à différentes expositions et concours internationaux où il remporte de nombreux prix. Sa notoriété lui permet bientôt de mettre en lumière les intérieurs de célébrités ou d’hommes politiques tels que le Roi du Maroc, le roi de Siam à Bangkok, le Maharadjah d’Indore, le Général de Gaulle, le Président Georges Pompidou. Il est chargé d’organiser l’éclairage de la SDN à Genève, de la cathédrale du Luxembourg, de l’ambassade du Canada à Lahaye et le paquebot Normandie.
Transmettre les flambeaux intemporels
En 1931, Jean Perzel faît construire un immeuble Art Déco par l’architecte Michel Roux-Spitz (1er grand prix de Rome) en lisière du Parc Montsouris en plein cœur de Paris. Il y installe son atelier de fabrication et son showroom, qui y sont demeurés et permettent aux amateurs d’artisanat et aux clients de la société de découvrir toute la collection des années 30 à nos jours, dans une ambiance contemporaine et élégante. Y sont exposées les gammes de plafonniers, suspensions, appliques, lampes et lampadaires, liseuses mais aussi du mobilier comme des tables, des consoles lumineuses ou des guéridons de verre.
En 1933, son neveu, François Raidt, rejoint l’entreprise de Jean Perzel à laquelle il consacrera également toute sa vie. Doué et perfectionniste, il le seconde rapidement, dessine, peaufine et simplifie techniquement les assemblages des luminaires. Par exemple, à l’occasion de la finition de la 25 000 000ème voiture Ford, François Raidt fait sensation en créant pour Henry Ford, à seulement 18 ans, des luminaires qui auront pour base des engrenages des célèbres automobiles. Il évoluera avec le nouveau style des années 60 et 70 et créera des luminaires qui garderont, eux aussi, des lignes pures et intemporelles.
En 1951, Jean Perzel pu confier sereinement la direction de l’entreprise à François, qui la transmettra lui-même en 1994 à son fils Olivier. Après un passage obligé à tous les postes techniques de la production, l’actuel dirigeant apporte son enthousiasme dans l’entreprise ainsi que ses qualités de management et son esprit d’ouverture à l’international. L’Atelier Jean Perzel a eu l’honneur de se voir décerner le prestigieux label gouvernemental « Entreprise du Patrimoine Vivant ».
J.A
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